Homélie du 4 Mars 2019: Évangile et Parole Du Jour

Homélie du 4 Mars 2019: Évangile et Parole Du Jour

LECTURE DU JOUR


Lecture du livre de Ben Sira le Sage
Si 17, 24-29

À ceux qui se repentent, Dieu ouvre le chemin du retour ;
il réconforte ceux qui manquent de persévérance.
Convertis-toi au Seigneur, et renonce à tes péchés ;
mets-toi devant lui pour prier,
et diminue tes occasions de chute.
Reviens vers le Très-Haut et détourne-toi de l’injustice ;
les actions abominables, déteste-les.
Qui pourra célébrer le Très-Haut dans le séjour des morts,
remplacer les vivants qui lui rendent gloire ?
La louange est enlevée au mort puisqu’il n’est plus ;
c’est le vivant, le bien-portant, qui célébrera le Seigneur.
Qu’elle est grande, la miséricorde du Seigneur,
qu’il est grand, son pardon
pour ceux qui se convertissent à lui !


ÉVANGILE DU JOUR


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Mc 10, 17-27

En ce temps-là,
Jésus se mettait en route
quand un homme accourut
et, tombant à ses genoux, lui demanda :
« Bon Maître, que dois-je faire
pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
Jésus lui dit :
« Pourquoi dire que je suis bon ?
Personne n’est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements :
Ne commets pas de meurtre,
ne commets pas d’adultère,
ne commets pas de vol,
ne porte pas de faux témoignage,
ne fais de tort à personne,
honore ton père et ta mère. »
L’homme répondit :
« Maître, tout cela, je l’ai observé
depuis ma jeunesse. »
Jésus posa son regard sur lui,
et il l’aima.
Il lui dit :
« Une seule chose te manque :
va, vends ce que tu as
et donne-le aux pauvres ;
alors tu auras un trésor au ciel.
Puis viens, suis-moi. »
Mais lui, à ces mots, devint sombre
et s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.

Alors Jésus regarda autour de lui
et dit à ses disciples :
« Comme il sera difficile
à ceux qui possèdent des richesses
d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles.
Jésus reprenant la parole leur dit :
« Mes enfants, comme il est difficile
d’entrer dans le royaume de Dieu !
Il est plus facile à un chameau
de passer par le trou d’une aiguille
qu’à un riche
d’entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés,
les disciples se demandaient entre eux :
« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et dit :
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pas pour Dieu ;
car tout est possible à Dieu. »


LES MOTS DU PAPE


Chers frères et sœurs, bonjour.

L’Évangile d’aujourd’hui, tiré du chapitre 10 de Marc, s’articule autour de trois scènes, rythmées par trois regards de Jésus.

La première scène présente la rencontre entre le Maître et une personne qui — selon le passage parallèle de Matthieu — est identifiée comme étant « jeune ». La rencontre de Jésus avec un jeune. Celui-ci accourt vers Jésus, s’agenouille et l’appelle « Bon Maître ». Puis il lui demande : « Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? », c’est-à-dire le bonheur (v. 17). La « vie éternelle » n’est pas seulement la vie dans l’au-delà, mais c’est une vie pleine, accomplie, sans limites. Que devons-nous faire pour l’atteindre ? La réponse de Jésus résume les commandements qui se réfèrent à l’amour envers le prochain. À cet égard, ce jeune n’a rien à se reprocher ; mais de toute évidence, l’observance des préceptes ne lui suffit pas, ne satisfait pas son désir de plénitude. Et Jésus perçoit le désir que ce jeune porte dans son cœur ; c’est pourquoi sa réponse se traduit par un regard intense plein de tendresse et d’affection. L’Évangile dit ainsi : « Jésus fixa sur lui son regard et l’aima » (v. 21). Il s’aperçut que c’était un brave garçon… Mais Jésus comprend aussi quel est le point faible de son interlocuteur, et il lui fait une proposition concrète : donner tous ses biens aux pauvres et le suivre. Mais ce jeune a le cœur divisé entre deux maîtres : Dieu et l’argent, et il s’en va attristé. Cela démontre que la foi et l’attachement aux richesses ne peuvent pas coexister. Ainsi, à la fin, l’élan initial du jeune s’amenuise dans la tristesse d’une sequela qui a fait naufrage.

Dans la deuxième scène, l’évangéliste encadre les yeux de Jésus, et cette fois, il s’agit d’un regard pensif, d’avertissement : « Alors Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : “Comme il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu !” » (v. 23). À l’étonnement des disciples, qui se demandent : « Et qui peut être sauvé ? » (v. 26), Jésus répond par un regard d’encouragement — c’est le troisième regard — et dit : le salut, en effet, est « pour les hommes impossible, mais non pour Dieu » (v. 27). Si nous nous confions au Seigneur, nous pouvons surmonter tous les obstacles qui nous empêchent de le suivre sur le chemin de la foi. Se confier au Seigneur. Il nous donnera la force, Il nous donne le salut, Il nous accompagne sur le chemin.

Et ainsi, nous sommes arrivés à la troisième scène, celle de la déclaration solennelle de Jésus : En vérité, je vous le dis: celui qui laisse tout pour me suivre aura la vie éternelle à l’avenir et le centuple déjà dans le temps présent (cf. vv. 29-30). Ce « centuple » est fait des choses possédées auparavant et ensuite laissées, mais qui se retrouvent multipliées à l’infini. On se prive des biens et on reçoit en échange la jouissance du bien véritable ; on se libère de l’esclavage des choses et on gagne la liberté du service par amour; on renonce à la possession et on reçoit la joie du don. C’est ce que Jésus disait : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (cf. Ac 20, 35).

Le jeune ne s’est pas laissé conquérir par le regard d’amour de Jésus, et ainsi, il n’a pas pu changer. Ce n’est qu’en accueillant avec une humble gratitude l’amour du Seigneur que nous nous libérons de la séduction des idoles et de l’aveuglement de nos illusions. L’argent, le plaisir, le succès éblouissent, mais ensuite, ils déçoivent: ils promettent la vie, mais procurent la mort. Le Seigneur nous demande de nous détacher de ces fausses richesses pour entrer dans la vie véritable, la vie pleine, authentique, lumineuse. Et je vous demande, jeunes garçons et filles, qui êtes à présent sur la place : « Avez-vous senti le regard de Jésus sur vous ? Que voulez-vous lui répondre ? Préférez-vous quitter cette place avec la joie que nous donne Jésus ou avec la tristesse dans le cœur, que la mondanité nous offre ? »…

Que la Vierge Marie nous aide à ouvrir notre cœur à l’amour de Jésus, au regard de Jésus, le seul qui puisse satisfaire notre soif de bonheur.

(Angélus, 11 octobre 2015)


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