Saint Jean, apôtre et évangéliste

San Giovanni, Apostolo ed EvangelistaAprès Saint Etienne, premier martyr, l’octave de Noël nous invite à faire mémoire de Saint Jean, « le disciple que Jésus aimait » et qui « s’est penché sur sa poitrine pendant le repas » le soir du jeudi saint.

Jean est le chantre de l’incarnation. Certes, il ne propose pas de récit de l’enfance de Jésus, mais son Prologue nous invite à contempler le mystère du Verbe incarné à la lumière de la compassion divine qui a présidé à sa venue : « à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu. Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce. Car la Loi fut donnée par l’intermédiaire de Moïse ; la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus-Christ » (Jn 1,12.17). C’est par amour que le Créateur s’est uni à sa créature ; que Dieu s’est fait homme, afin de lui donner part à sa propre Vie. « Oui, la Vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée, et nous portons témoignage : nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous » (1ère lect.). Il fallait en effet que la Vie divine s’incarnât dans une chair semblable à la nôtre pour que les esprits incarnés que nous sommes puissent « l’entendre, la contempler de nos yeux, la voir, la toucher de nos mains » (Ibid.). Autrement, comment aurions nous pu nous assurer qu’il ne s’agissait pas d’un rêve, d’une douce illusion, d’un mythe ? Le quatrième Evangile nous invite à relire toute la vie de Jésus de Nazareth à la lumière de la Révélation fulgurante de sa véritable identité, qui nous est dévoilée dans le Prologue : « le Verbe était la lumière véritable qui éclaire tout homme. Nul n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jn 1,9.18). Cette connaissance, insistons encore, n’est pas un simple savoir – une gnose ; mais jaillit de la participation, dans l’Esprit, à la Vie même du Père, communiquée par le Fils ; lui qui a été « engendré par Dieu » (Jn 1,13) dans notre chair pour que nous puissions naître à la vie divine en communiant à sa chair divinisée : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jn 6,54.56). Telle est la « communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » à laquelle Saint Jean nous invite, « afin que nous ayons la plénitude de la joie » (1ère lect.). Tous nous sommes destinés à ce bonheur, qui s’accomplira pleinement lors du retour glorieux du Christ. Certes, comme Etienne et Pierre, nous avons à suivre Jésus sur le chemin du témoignage ; mais comme Jean, nous avons à attendre, dans l’intimité de notre cœur, la visitation du Bien-aimé venant combler notre espérance d’une vie en plénitude, sur laquelle la mort n’aura plus aucune emprise. Car Noël est l’anniversaire de la Vie pour tous ceux qui s’ouvrent au mystère du Verbe fait chair, venu triompher de la mort pour nous introduire dans sa félicité éternelle.

« Seigneur puissant, “Maître de toute la terre qui fait fondre comme cire les montagnes” (Ps 96), tu t’es abaissé jusqu’à devenir l’un d’entre nous. Tu as “partagé notre condition humaine en toutes choses excepté le péché, annonçant aux pauvres la Bonne Nouvelle du salut, aux captifs la délivrance, aux affligés la joie” (Pr. Euch. IV). Donne-nous un cœur simple que nous puissions te reconnaître dans l’Enfant de la crèche ; tu seras alors notre joie et nous partagerons l’allégresse des bergers, des Anges et de tous les justes, que tu appelles en ta Maison pour les combler de ta propre Vie. »

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