LECTURE DU JOUR
Lecture du livre des Proverbes (Pr 3, 27-34)
Mon fils,
ne refuse pas un bienfait à qui tu le dois,
quand ce geste est à ta portée.
Ne dis pas à ton prochain : « Va-t’en, tu reviendras,
je donnerai demain ! », alors que tu as de quoi.
Ne travaille pas au malheur de ton prochain,
alors qu’il vit sans méfiance auprès de toi.
Ne cherche pas de vaine querelle
à qui ne t’a pas fait de mal.
N’envie pas l’homme violent,
n’adopte pas ses procédés.
Car le Seigneur a horreur des gens tortueux ;
il ne s’attache qu’aux hommes droits.
Malédiction du Seigneur sur la maison du méchant,
bénédiction sur la demeure des justes.
Il se moque des moqueurs,
aux humbles il accorde sa grâce.
ÉVANGILE DU JOUR
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 8, 16-18)
En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Personne, après avoir allumé une lampe,
ne la couvre d’un vase
ou ne la met sous le lit ;
on la met sur le lampadaire
pour que ceux qui entrent voient la lumière.
Car rien n’est caché
qui ne doive paraître au grand jour ;
rien n’est secret
qui ne doive être connu
et venir au grand jour.Faites attention à la manière dont vous écoutez.
Car à celui qui a,
on donnera ;
et à celui qui n’a pas,
même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
LES MOTS DU PAPE
Si l’on ne veut pas être chrétiens uniquement « de nom », il faut faire sien l’engagement quotidien à « protéger et ne pas cacher » la lumière qui nous a été donnée dans le baptême. Un engagement qui se réalise dans la vie « de tous les jours », en faisant attention à ne pas céder à certaines tentations dans lesquelles on est en revanche porté à tomber. Et le Pape François a donné à ce propos certains conseils au cours de la Messe célébrée […], dans la Maison Sainte-Marthe.
Le point de départ, comme d’ordinaire, a été la liturgie du jour qui, dans l’Evangile de Luc (8, 16-18), parle précisément du thème de la lumière, « du conseil de Jésus de ne pas couvrir la lampe ». En effet, « protéger la lumière signifie protéger quelque chose qui nous a été donné en don et si nous sommes lumineux, nous sommes lumineux », dans le sens « d’avoir reçu le don de la lumière le jour du baptême ». Précisément pour cela, a-t-il ajouté , « au début, dans les premiers siècles de l’Eglise, dans certaines Eglises orientales également, le baptême s’appelle « l’illumination ». A présent, a continué François, cette lumière que donne Jésus dans le baptême « est une lumière vraie », une lumière « qui vient de l’intérieur, parce que c’est une lumière de l’Esprit Saint ». Pour mieux comprendre la nature de cette lumière, « Jésus nous dit de la préserver » et « de préserver ce qui nous a été donnée en don à tous ».
Mais cet engagement doit se confronter avec la vie quotidienne. Et alors, a poursuivi le Pape, on pourrait demander : « Père, comment cette lumière peut-elle être cachée ? Une fois de plus, c’est la liturgie elle-même qui nous vient en aide. Cette fois avec la première lecture, tirée du livre des Proverbes (3, 27-34), dans laquelle on trouve certains « conseils » : ce sont les conseils d’un père sage à ses enfants ». On lit avant tout : « Mon fils, ne nie pas un bien à qui en a le droit, si tu as la possibilité de le faire ». C’est très simple : « Su tu peux faire un bien fais le bien ». Et tous ont le droit de recevoir le bien, parce que nous sommes tous fils du Père qui nous donne le bien ». Au contraire, « cette personne qui ne fait pas le bien, pouvant le faire, couvre la lumière » qui « s’obscurcit ».
Le Pape s’est arrêté sur ce concept, en analysant certaines attitudes qui se retrouvent facilement dans la vie quotidienne : « Ne dis pas à ton prochain : “Oui, va, va, va… repasse et je te le donnerai demain”. Si tu possèdes à présent ce qu’il te demande – et cela est un thème si fort dans la Bible – ne fais pas attendre celui qui a besoin ; ne paie pas le salaire le lendemain ». Tout cela pour recommander : « Ne jamais renvoyer le bien ». Dans ce sens, le Pape a utilisé une image très concrète : « le bien ne tolère pas le frigo », c’est-à-dire qu’il ne doit pas être conservé : « le bien est aujourd’hui, et si tu ne le fais pas aujourd’hui, demain, il ne sera plus là. Ne cache pas le bien pour demain ». Et ceux qui raisonnent selon la logique du « va-t’en, repasse, je te le donnerai demain », couvrent fortement la lumière ».
Le livre des Proverbes ajoute un autre conseil : « ne trame pas le mal contre ton prochain alors qu’il demeure confiant auprès de toi ». C’est, a-t-il expliqué, « le petit bout de mafia que nous avons tous dans les mains : celui qui profite de la confiance du prochain pour tramer le mal, est un mafieux », même s’il n’appartient pas de fait à une organisation mafieuse : « cela est de la mafia, profiter de la confiance… Et cela couvre la lumière. Cela te fait de l’ombre. Chaque mafia est obscure ».
L’Ecriture poursuit : « Ne te dispute pas sans motif avec quelqu’un, si il ne t’a rien fait de mal ». Ici aussi se représente la vie quotidienne. François a souligné : « Comme nous aimons nous disputer, n’est-ce pas ? Nous cherchons toujours un petit quelque chose pour nous disputer. Mais à la fin, se disputer fatigue : on ne peut pas vivre » ainsi. « Il vaut mieux – a-t-il ajouté – laisser passer, pardonner… », à la limite « faire semblant de ne pas voir les choses », pour ne « pas se disputer constamment ».
Le père sage de l’Ecriture poursuit ses conseils et invite : « N’envie pas l’homme violent et ne t’irrite pas de tous ses succès, car le Seigneur déteste le pervers, tandis que son amitié est pour les justes ». Et dans l’Ecriture, on va plus loin : « Mon fils, la malédiction du Seigneur est sur la maison du mauvais, tandis qu’il bénit la demeure des justes ». Et l’on ajoute qu’en revanche, le Seigneur « accorde sa bienveillance aux humbles ».
C’est pourquoi le Pape a exhorté à nouveau à écouter ces conseils qui concernent la vie « de tous les jours », « ce ne sont pas des choses étranges », et à accueillir l’invitation : « Soyez fils de la lumière, et non fils des ténèbres ; protégez la lumière qui vous a été donnée en don le jour du baptême ».
(Sainte-Marthe, 19 septembre 2016)