Homélie du 24 Octobre 2018: Évangile et Parole Du Jour

Homélie du 24 Octobre 2018: Évangile et Parole Du Jour

LECTURE DU JOUR

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 3, 2-12)

Frères,
vous avez appris, je pense, en quoi consiste
la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère,
comme je vous l’ai déjà écrit brièvement.
En me lisant, vous pouvez vous rendre compte
de l’intelligence que j’ai du mystère du Christ.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.

De cet Évangile je suis devenu ministre
par le don de la grâce que Dieu m’a accordée
par l’énergie de sa puissance.
À moi qui suis vraiment le plus petit de tous les fidèles,
la grâce a été donnée d’annoncer aux nations
l’insondable richesse du Christ,
et de mettre en lumière pour tous le contenu du mystère
qui était caché depuis toujours en Dieu,
le créateur de toutes choses ;
ainsi, désormais, les Puissances célestes elles-mêmes
connaissent, grâce à l’Église,
les multiples aspects de la Sagesse de Dieu.
C’est le projet éternel que Dieu a réalisé
dans le Christ Jésus notre Seigneur.
Et notre foi au Christ nous donne l’assurance nécessaire
pour accéder auprès de Dieu en toute confiance.

ÉVANGILE DU JOUR

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 12, 39-48)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous le savez bien :
si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait,
il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors :
« Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole,
ou bien pour tous ? »
Le Seigneur répondit :
« Que dire de l’intendant fidèle et sensé
à qui le maître confiera la charge de son personnel
pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
Heureux ce serviteur
que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Vraiment, je vous le déclare :
il l’établira sur tous ses biens.
Mais si le serviteur se dit en lui-même :
“Mon maître tarde à venir”,
et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes,
à manger, à boire et à s’enivrer,
alors quand le maître viendra,
le jour où son serviteur ne s’y attend pas
et à l’heure qu’il ne connaît pas,
il l’écartera
et lui fera partager le sort des infidèles.
Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître,
n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté,
recevra un grand nombre de coups.
Mais celui qui ne la connaissait pas,
et qui a mérité des coups pour sa conduite,
n’en recevra qu’un petit nombre.
À qui l’on a beaucoup donné,
on demandera beaucoup ;
à qui l’on a beaucoup confié,
on réclamera davantage. »

LES MOTS DU PAPE

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans la page d’aujourd’hui de l’Évangile ( Lc 12, 32-48), Jésus parle à ses disciples de l’attitude à adopter en vue de la rencontre finale avec Lui, et il explique que l’attente de cette rencontre doit pousser à une vie riche de bonnes œuvres. Il dit entre autres : « Vendez vos biens, et donnez-les en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, où ni voleur n’approche ni mite ne détruit » (v. 33). C’est une invitation à donner de la valeur à l’aumône comme œuvre de miséricorde, à ne pas placer sa confiance dans les biens éphémères, à utiliser les choses sans attachement et égoïsme, mais selon la logique de Dieu, la logique de l’attention aux autres, la logique de l’amour. Nous pouvons être très attachés à l’argent, avoir de nombreuses choses, mais à la fin, nous ne pouvons pas les emporter avec nous. Rappelez-vous que «le suaire n’a pas de poches».

L’enseignement de Jésus se poursuit par trois brèves paraboles sur le thème de la vigilance. C’est important: la vigilance, être attentifs, être vigilants dans la vie. La première est la parabole des serviteurs qui attendent pendant la nuit le retour de leur maître. « Heureux ces serviteurs que le maître en arrivant trouvera en train de veiller ! » (v. 37) : c’est la béatitude de ceux qui attendent le Seigneur avec foi, qui sont prêts, dans une attitude de service. Il se fait présent chaque jour, il frappe à la porte de notre cœur. Et celui qui lui ouvrira sera bienheureux, parce qu’il aura une grande récompense: en effet, le Seigneur lui-même deviendra le serviteur de ses serviteurs — c’est une belle récompense —, lors du grand banquet de son Royaume, c’est Lui-même qui passera pour les servir. Avec cette parabole, qui se déroule la nuit, Jésus présente la vie comme une veillée d’attente active, qui est le prélude du jour lumineux de l’éternité. Pour pouvoir y accéder, il faut être prêts, éveillés et engagés au service aux autres, dans la perspective réconfortante que, « là-bas », ce n’est plus nous qui servirons Dieu, mais Lui-même qui nous accueillera à sa table. À tout bien considérer, cela se passe déjà chaque fois que nous rencontrons le Seigneur dans la prière, ou bien en servant les pauvres, et surtout dans l’Eucharistie, où Il prépare un banquet pour nous nourrir de sa Parole et de son Corps.

La deuxième parabole utilise comme image la venue imprévisible d’un voleur. Ce fait exige de la vigilance ; en effet, Jésus exhorte : « Vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme va venir » ( v. 40 ). Le disciple est celui qui attend le Seigneur et son Royaume. L’Évangile explique cette perspective par la troisième parabole : l’administrateur d’une maison après le départ du maître. Dans le premier tableau, l’administrateur exécute fidèlement ses devoirs et reçoit la récompense. Dans le deuxième tableau, l’administrateur abuse de son autorité et frappe les serviteurs, raison pour laquelle, au retour soudain du maître, il sera puni. Cette scène décrit une situation fréquente également à notre époque: tant d’injustices, de violences, de méchancetés quotidiennes naissent de l’idée de nous comporter comme les maîtres de la vie des autres. Mais nous avons un seul maître à qui il ne plaît pas d’être appelé « maître », mais « Père ». Nous sommes tous des serviteurs, des pécheurs et des fils: Il est l’unique Père.

Jésus nous rappelle aujourd’hui que l’attente de la béatitude éternelle ne nous dispense pas de l’engagement de rendre notre monde plus juste et plus habitable. Au contraire, c’est précisément notre espérance de posséder le Royaume dans l’éternité qui nous pousse à œuvrer pour améliorer les conditions de la vie terrestre, en particulier de nos frères les plus faibles. Que la Vierge Marie nous aide à être des personnes et des communautés qui ne sont pas concentrées que sur le présent, ou pire, nostalgiques du passés, mais tendues vers l’avenir de Dieu, vers la rencontre avec Lui, notre vie et notre espérance.

(Angelus, 7 août 2016)

Lascia un commento

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *